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Codage / décodage
Retour sur le terrain

2014-03-12T11:58:41Z

10 septembre 2012 | Carnet de terrain à Elad, Israël


La ligne 4 du bus (compagnie nationale) circule à l’intérieur d’Elad et arpente presque toutes les rues de la ville. Des enfants vêtus de vêtements uniformes / unicolores montent et descendent presque à chaque arrêt. Elad comprend autant de structures scolaires que de courants de pratique (de « cours », réunies autour d’un rabbin qui forme une école religieuse). Ces cours sont internes au groupe que l’on nomme de manière générale et unifiante « ultra orthodoxe ».
La complexité réside du décodage des rapports et des influences de ces cours, ces écoles dans des niveaux différents de la vie allant de l’utilisation de l’espace et jusqu’à la politique, passant par tous les sujets de la vie quotidienne.
Chaque cour interprète les règles, il en découle des variantes de pratiques, d’où l’importance de se distinguer. Rose, bleu, à carreaux pour les filles, avec ou sans chapeau pour les garçons, de quelle matière, quelle hauteur ? est-il penché ou pas ? comment se couvrent les femmes ? Et chaque signe se décline en autant de sous-questions dont seuls les appartenants à la pratique connaissent et reconnaissent les vrais codes.
Il faut pouvoir être introduit afin d’être initié, mais tout le problème est là.
La patte blanche n’existe pas, la transparence gratuite non plus ; il y a forcement quelque chose de suspect pour que je m’y intéresse… « C’est comme ça, tout le monde se méfie de tout le monde » me dit mon interlocutrice.
Dans cette ambiance de méfiance constante je cherche les marques et les repères que j’ai relevés à mon arrivée il y a quelques années et qui sont maintenant assimilés par une population habitant pleinement ces lieux.