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Recherches

Hériter de Bordeaux
Etude anthropologique pour le centre ville de Bordeaux

2019-06-05T10:07:08Z

Financeur : Direction de l’Aménagement, Mairie de Bordeaux
Coordination : Alessia de Biase
Équipe : Ricardo Basualdo, Jean Michel Lucas, Giulia Mensitieri, Jean Michel Papanzian, Maxence Rifflet, Alice Sotgia, Zangro
Date : 2010

«  Qu’est-ce que l’on hérite d’une ville ?  ». C’est cette question, adressée à trentequatre habitants/travailleurs du centre-ville de Bordeaux, qui a ouvert notre étude sur les modes de représentation des quartiers anciens de la ville, faisant l’objet d’un Programme National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés (PNRQAD).
Le choix de travailler aujourd’hui dans un monde qui se veut idéologiquement globalisé et délocalisé, sur un concept si large comme « le centre », dans une ville comme Bordeaux, naît d’une posture que nous avons déjà expérimentée lors d’autres recherches et études réalisées par notre laboratoire.
Notre nécessité est celle d’«  enquêter  » des concepts désormais banalisés (et parfois vidés de leur sens premier), de les redéfinir aujourd’hui à travers de nouvelles catégories conceptuelles et à partir de mots d’habitants, d’en faire des cartographies permettant la spatialisation et, enfin, de faire émerger des nouveaux « outils de projet ». Nous sommes ainsi parties de ce qu’hériter de la ville veut dire pour les habitants de Bordeaux. Six catégories qualitatives définissant la notion de centre ont été trouvées. Comparées aux données quantitatives, elles permettent d’appréhender les modes de représentation des la ville de manière plus complexe et de dessiner des lignes directrices d’un projet urbain.
Notre parti pris est celui de ne pas considérer la ville comme une simple addition de fonctions, juxtaposition de quartiers ou d’anciens villages, ni une superposition d’échelles territoriales qui la traversent. Au contraire, nous partons de l’hypothèse que la ville est à saisir comme un horizon de sens et de valeurs déclinant au quotidien l’agencement de toutes ces dimensions. Bien souvent, la maîtrise d’ouvrage ne dispose pas de catégories et d’indicateurs lui permettant l’écoute et la prise en compte de la complexité des modes de perception et de représentation des habitants. Des catégories et des indicateurs qui, une fois construits, permettraient de faire évoluer les indicateurs par lesquels la qualité des espaces et des lieux est aujourd’hui appréciée.
Cet enjeu suppose de ne pas considérer les personnes par tranches fonctionnelles (l’acheteur, l’usager, le piéton, l’automobiliste, le public, le locataire, le propriétaire,…), mais au contraire de les écouter et en repérer la diversité de valeurs, d’exigences et de croyances, souvent conflictuelles, qui donnent sens, cohérence et valeur aux fonctions urbaines. Habiter le centre correspond à une expérience spatiale et temporelle certainement singulière. Il s’agit alors d’essayer de saisir cette expérience singulière, au-delà des seules dimensions fonctionnelles liées aux rythmes quotidiens.

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