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Recherches

Habiter en hauteur à Paris
ou comment se construit la notion de hauteur dans une métropole contemporaine

2023-11-27T15:46:28Z

Financeur : Mairie de Paris
Coordination : Alessia de Biase
Équipe : Alain Guez, Nancy Ottaviano, Cristina Rossi, Piero Zanini
Date : 2009

Nous assistons depuis quelques années, au-delà des frontières nationales, à la fabrication de l’image de la métropole contemporaine dont les tours deviennent de plus en plus un signe incontestable. Une espèce de « guerre » de tours est en acte : quelle ville aura la tour la plus haute ? la plus « durable » ? Les skylines, souvent nocturnes, prennent de plus en plus de valeur dans cette quête de la « contemporanéisation » des villes. La tour devient alors un vrai landmark urbain, et dès son origine, à l’état de projet, elle s’inscrit déjà dans le patrimoine futur de la ville.
Nous savons aussi que la métropole après Kyoto se veut dense, compacte et refusant tout type d’étalement urbain qui la rendrait très peu « durable ». Alors habiter les tours serait une forme d’habiter contemporain, un habiter futur, même si les expériences modernistes nous ont fait réfléchir sur l’habitabilité et l’urbanité qu’elles véhiculent, ce qui prime, et a toujours primé dans l’histoire, est un imaginaire progressiste fait de prouesses et de performances techniques. Dans cette perspective, la tour est un objet imaginaire fort, qui participe à construire et qualifier la relation à une certaine idée du futur. L’enjeu urbain dans lequel cette recherche s’insère – outre à répondre en termes de logements, d’équipements collectifs, d’espaces verts et d’emploi sur le « restreint » territoire parisien – est la création de Paris comme métropole du XXIe siècle « ouverte au changement, à l’innovation et à la diversité, qui doit favoriser l’architecture contemporaine et la naissance du patrimoine de demain. Paris n’est pas achevée. La construction d’une ville dense et durable, au coeur de l’agglomération et en lien avec nos voisins, doit se poursuivre sur des territoires qui avaient été jusqu’ici délaissés. C’est dans ce cadre que les questions des formes urbaines nouvelles et de l’assouplissement des règles des hauteurs sont posées en vue d’assurer le développement et le renouvellement urbain à Paris […] Il s’agit de favoriser une intensité urbaine, de réintégrer la hauteur dans la ville, sans reproduire les erreurs du passé : ne pas réaliser des enclaves mais construire des quartiers vivants, en lien avec les quartiers existants, agréables à vivre, urbains, avec la possibilité de quelques immeubles hauts ».
C’est dans ce contexte que notre regard et notre réflexion se pose et propose comme résultats pour cette recherche des outils pour agir sur ces nouveaux territoires urbains.