Dans un contexte de reconstruction sociale et historique générée par la signature d’Accords de Paix en novembre 2016 en Colombie, l’agriculture urbaine à Medellin pourrait être à la base d’une création de commun, en tant que stratégie de gestion communautaire et horizontale des biens communs que sont la mémoire et le territoire.
Permettant le renforcement et l’émancipation des communautés, l’impact et l’appropriation des normes de la ville, le commun comme processus social et politique pourrait constituer, dans le contexte du processus de paix, une pertinente et nécessaire alternative au développement qui a facilité la naissance et le maintien du conflit armé colombien.
Par l’étude des pratiques d’agriculture urbaine du quartier auto-construit de Pinares de Oriente à Medellín depuis une démarche expérimentale et participative basée sur le « faire » comme mode d’engagement et de valorisation de différentes ontologies, il s’agit, en plus d’interroger les postures et les rôles des acteur.rice.s intervenant dans l’aménagement et la gestion de la ville, de démontrer la pertinence du travail du commun local pour orienter un changement dans les modèles d’urbanisme et d’habitat actuels, qui semblent inefficaces quant à l’exigence d’une paix « durable et stable ».
Ces processus complexes de fabrique alternative d’urbanités des communautés autogérées de Colombie permettront d’élargir les réflexions quant à la construction de la ville à une dimension internationale et de transposer des solutions à un contexte français.