L’histoire de la Bolivie a connu plusieurs périodes d’oppression, de domination et de discrimination envers les populations natives, qui ont sans cesse mené des luttes de revendication pour faire valoir leur droit à la ville et au territoire. Depuis de nombreuses années, les populations des quartiers autoproduits de la région andine bolivienne, d’origine indigène, ont formé une organisation sociale sur la base du concept de vie andin du Buen Vivir. Faute d’intervention des autorités publiques pour garantir l’accès aux services à ces quartiers, les habitants ont établi leurs propres formes d’organisation pour s’en procurer et avec leurs propres autorités, indépendantes des institutions publiques. Ces formes d’organisation sociale et urbaine prennent davantage d’importance dans la sphère politique depuis les dernières décennies, à partir des luttes contre la privatisation des ressources naturelles. Ces revendications ont mis en évidence l’importance d’impliquer ces organisations dans la fabrique et l’aménagement des villes de la région et comme un acteur essentiel à ce processus social et urbain.
Le sujet de recherche évoqué s’intéresse à l’émergence des nouvelles formes sociales et urbaines à partir des organisations de quartier, qui, dans la recherche d’une autogestion de leurs ressources naturelles, rejettent le système de gestion imposé par les institutions municipales et gouvernementales. En effet, le Buen Vivir implique un mode de vie plus respectueux de la nature et donc de ces ressources, ce qui est en cohérence avec la recherche d’un nouveau style de vie qui ralentisse les effets de la crise climatique que nous vivons depuis quelques années.