À l’horizon 2028, les hôpitaux Bichat et Claude Bernard, fusionnés en 1988, déménagent. Située aux confins pauvres de la capitale, que va devenir cette enclave du nord parisien et que vont devenir ses abords, largement influencés par l’activité hospitalière, avec des commerces de pompe funèbre, des fleuristes, des cafés… ? De quoi le quartier peut-il avoir besoin ? De la tour aux pavillons, quels sont les bâtiments à conserver, à réhabiliter, à transformer voire à détruire ? Les priorités contemporaines sont-elles à envisager vers l’offre de santé publique (maison médicale, hospitalités des sans abri, accueil des migrants...), d’équipements (culturels, sportifs, associatifs...) ou de services (commerciaux, à la personne, du bric au troc...) ? Qui seront les acteurs de cette requalification urbaine ? Ne faut-il pas éviter à tout prix le projet d’une nouvelle ZAC parisienne ? Des paroles de familiers des lieux peuvent-elles être rassemblées pour peser sur la décision politique ou à tout le moins l’accompagner ? Peut-on penser à une occupation temporaire et avec quelles activités, une fois le personnel soignant installé dans le grand hôpital nord à juste 800 mètres de là ? Est-il possible de penser cette requalification sur une échelle de 30 ans afin de répondre aux problématiques actuelles (logements, espaces publics de qualité, accueil de populations vulnérables) et tenter d’atténuer les prochaines crises (réchauffement climatique, pollution atmosphérique, périodes de confinement) ? Comment récolter les paroles habitantes à propos de la qualité des espaces existants ? De leurs valeurs sociales, symboliques et matérielles ? Sans faire naître de faux espoirs, sans démagogie, ces paroles seraient-elles susceptibles de nourrir la future programmation ? Ce projet vise à établir un diagnostic tant architectural qu’urbain et social du site et à mettre en place des méthodologies d’observations des pratiques et des usages, auxquelles seront associés des entretiens de type qualitatif menés auprès de la population du quartier.