Savoirs et pratiques jardiniers

Une enquête dans les pavillons du Grand Paris

En plein dérèglement climatique, dans une violente crise économique aggravée par la pandémie COVID 19, et dans le cadre de la construction des nouveaux imaginaires liés aux pratiques écoresponsables et de territoires frugaux, cette enquête vise à comprendre, quelle place les jardins de maisons individuelles ont dans ce contexte et de quel récit sont-ils porteurs, quels rôles peuvent-ils jouer dans une réflexion territoriale et enfin de quelles valeurs, anciennes, mais aussi nouvelles, sont-ils le paradigme.
En tant qu’anthropologues, en poursuivant la réflexion initiée par Françoise Dubost, les jardins acquièrent du sens si regardés indissociablement avec leurs jardiniers et jardinières, et non pas seulement comme un enjeu spatial. Ces petits espaces ouverts cultivés sont les berceaux des pratiques, des gestes, de savoirs nouveaux ou transmis et des liens sociaux qui mettent en œuvre des formes d’entraide et de partage qui vont bien au-delà — dans les valeurs qu’ils portent et dans les potentialités et l’efficience qu’ils offrent — d’une analyse métrique, formelle, et quantitative utilisée trop souvent pour décrire et démontrer leur (in)efficacité territoriale. Entre efficacité — la fin justifie les moyens — et efficience — être performants avec ce qu’on a — c’est la prise en compte de l’être humain qui fait la différence. Les jardins produisent un espace social de liens et d’échanges qui se superposent et les font exister au-delà de leur seule dimension spatiale et productive. Cette recherche explore ces pratiques et ces savoirs efficients qui devraient inspirer une manière de faire territoire.