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Recherches

Trames agricoles, trames urbaines
Construction du plan territorial de Nansha dans le Delta de la rivière des Perles (Canton- Hongkong, Chine)

2017-03-29T17:18:02Z

Financeurs : BRAUP (Ministère de la Culture et de la Communication) et PUCA (Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables). Programme de recherche inderdisciplinaire : « L’architecture de la grande échelle »
Coordination : Jean Attali, Liang Zhang
Équipe : Olivier Boucheron, Alain Guez, Laurent Joubert, Ron Kenley, Philippe Panerai
Date : 2007-2008

Résumé de la problématique

Quelles sont les modalités du passage du rural à l’urbain dans le cas particulier des villes chinoises confrontées aujourd’hui à une forte croissance démographique ?

Le terrain d’étude se situe dans la région de Guangzhou (Canton), sur les territoires qui bordent la rivière des Perles, comment pouvons-nous appréhender à la fois les transformations du sol, les modifications des rythmes de vie, l’irruption de la mobilité et les modifications des modes de vie pour une population qui de rurale devient rapidement urbaine ?

Situé au centre géométrique du Delta de la rivière des Perles, Nansha est l’une des régions chinoises où l’urbanisation s’avère la plus rapide. La péninsule de Nansha (54km2) s’étend à l’ouest dans l’embouchure de la rivière des Perles. Sa position est stratégique du fait de sa frontière contiguë à l’est avec le territoire de Hongkong et particulièrement la ville de Shenzhen. À l’origine occupé par des villages de pêcheurs et des terres agricoles qui représentent une typologie d’habitat vernaculaire, le territoire de Nansha est, depuis 1993, en pleine urbanisation, notamment grâce aux investissements du riche Hongkongais Fok Ying Thung. La ville est aujourd’hui un véritable laboratoire de l’urbanisme. Nansha a pour vocation de devenir une ville contemporaine multifonctionnelle : ville portuaire, centre culturel et ville résidentielle, expérimentale, écologique. Le paysage est structuré par la présence d’une végétation subtropicale. Les réseaux des canaux qui découpent le territoire y forment un maillage régulier, d’un pas d’un kilomètre environ. Un réseau d’infrastructures modernes permet, d’autre part, une liaison efficace entre Hongkong et Canton.

La question du passage d’un territoire agricole à une ville du 21e siècle est au coeur des interrogations. Les objets d’étude pour ce terrain significatif concernent :

- les différents modes d’habiter, ce qui intègre la multifonctionnalité et la diversité des quartiers, les équilibres écologiques et environnementaux ;
- la mobilité déclinée selon ses différentes échelles, de l’accessibilité aux réseaux (liaison au sein de la mégalopole Hongkong – Canton – Shenzen) à l’accès aux centralités ;
- la densité et le rapport au site : rôle du végétal et des jardins, rapport à l’eau et aux montagnes.

La méthode de travail que nous préconisons consiste à partir du plan de ce territoire et à étudier les transformations des anciennes trames agricoles et les processus de substitution impliqué par l’urbanisation.

La polyvalence du plan le rend capable de recevoir simultanément des formes d’urbanisation qu’on jugerait ailleurs qu’en Asie incompatibles les unes avec les autres. Est-ce parce que la ville chinoise, en tant que territoire administré, s’étend bien au-delà des espaces bâtis ? Est-ce parce qu’elle laisse flotter l’opposition de la ville et de la campagne ? Les traits de la ville chinoise semblent ouvrir une perspective originale sur la relation de la ville à son environnement proche et lointain.

Une des conséquences de notre approche est de renouveler le problème posé par l’échelle opératoire de l’urbanisme. L’urbanisme se situe toujours entre les échelles opposées de l’édifice et du territoire. Or, il semble que la dynamique du « projet urbain » ne puisse plus se limiter à la recherche d’une cohérence rapprochée du groupe d’édifices à l’intérieur d’un site structuré par ses voies, ses carrefours, ses parcs, ses espaces non bâtis. L’extension de la ville implique un rapport mouvant et transformé au grand territoire : la ville n’est plus seulement engagée dans un rapport historique avec elle-même, elle est exposée aux mutations qui situent son existence, ses fonctions, ses « espacements » par rapport à des fronts avancés, par rapport à des processus morphologiques irréguliers, par rapport à des modes de vie moins définis par des appartenances locales que par des capacités de mouvement et de communication à longue distance. Le paysage des villes en est métamorphosé ; l’action sur la forme des villes s’y trouve soumise à des programmes techniques et sociaux transformés ; la compréhension de l’urbanisme, de ses objectifs et de ses méthodes y trouve les motifs d’un nécessaire renouvellement.

Document-joint
Appel d’offre
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