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Qui suis-je pour mes interlocuteurs ?
L’anthropologue, le terrain et les liens émergents

2016-11-05T09:43:22Z

éditions l’Harmattan, 2015, 150 p

« Qui suis-je pour mes interlocuteurs ? », aussi habituelle qu’inattendue, souvent retenue au bout des lèvres, cette question atteste, découvre, et parfois brouille, nos identités et nos rapports au quotidien. Si elle est posée au cours de l’enquête anthropologique, elle la transfigure. Elle ouvre, en effet, un espace de réflexion critique où les gestes fondateurs de l’enquête (l’invitation à la parole, la possibilité d’établir des rapports) assument une signification qui échappe au contrôle de l’anthropologue et qui renvoie à la manière de ses interlocuteurs de lui donner du sens. Gérard Althabe nommait cet événement « implication ».

Dans cet ouvrage, l’auteur s’interroge sur ce que devient aujourd’hui ce concept qui est aussi une manière de procéder dans l’enquête. Il en montre la pertinence par rapport à l’interrogation de toujours qui anime les initiés et les vétérans de l’anthropologie, à savoir comment penser la manière de produire de la connaissance critique à partir de l’expérience directe des autres et avec eux. Par le geste (risqué) de la comparaison, en connectant Althabe à ses contemporains (de Gold aux Adler, de Lourau à Sartre) et puisant à sa propre expérience de recherche, l’auteur en approfondit la dynamique et explicite, par la notion de ‘lien émergent’, sa contribution pour penser le terrain aujourd’hui. Ainsi énoncé, le concept d’implication est porteur de potentialités théoriques inexploitées qui proposent des réponses aux questions de notre temps, à savoir la réflexivité, l’intersubjectivité, l’éthique et la politique de la recherche. Cet ouvrage est un éloge passionné et partisan de cette démarche anthropologique.

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