L’objet de cette thèse vise l’étude de formes, ici qualifiées en première approche de microsociétés, se créant en réaction à certaines modalités (sociétales, politiques, environnementales...) imposées par un modèle dominant de société. Ces microsociétés seront considérées comme des expérimentations sociales et spatiales produisant d’autres manières d’habiter et de faire société. Leur observation sur le temps long permettra d’interroger la manière dont elles se construisent, s’imaginent et de poser la question suivante : qu’expérimentent-elles ?
Le terrain d’étude est un collectif d’habitants (une dizaine d’habitants à l’année) en milieu rural, situé dans le Buëch, région naturelle des Hautes Alpes, et pourra s’étendre à d’autres collectifs en lien avec celui-ci.
Seront interrogées d’une part les temporalités singulières de ces expérimentations, leurs caractères continus, discontinus, transitoires, saisonniers,...La question du conflit et des négociations, interne entre individus et collectifs, ou externe à l’articulation entre collectifs et société « mainstream » sera également soulevée comme un critère central de l’expérimentation de ces microsociétés. Enfin ce sont les positions d’autonomie, de mise en réseau, d’(inter)dépendances des collectifs à différentes échelles territoriales qui seront examinées.
Il s’agira ainsi de mettre en lumière les processus de fabrication spatiaux, temporels et sociétaux liés à ce qui semble être un besoin intime et urgent de façonner son propre mode de vie. Ces questionnements seront étudiés via une démarche anthropologique ayant pour but une observation détaillée de ces processus à l’œuvre dans ces microsociétés.