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Questionner les malentendus. Notes anthropologiques pour le 104

2015-05-21T05:28:04Z

Rapport de recherche | 2004 | Mairie de Paris

Rapport final de la recherche « Histoire au présent : analyse du processus de définition du programme du 104 de la rue d’Aubervilliers »

Le quartier dans lequel s’installera le 104 est un territoire complexe qui naît d’une multiplicité de pratiques culturelles et de perceptions de l’espace qu’on a cherché à énoncer dans cette recherche et qui doit, à notre avis, en tenir compte pour en faire un enjeu collectif.
Un terrain plus approfondi, avec des temporalités plus larges, est envisageable pour une compréhension plus fine des enjeux qu’on a tenté d’énoncer. Une présence sur le terrain, en tant que veille sur le territoire, peut donner naissance non seulement à un dialogue fructueux entre chercheurs, architectes et maîtrise d’ouvrage, qui seront confrontés au territoire dans la phase du projet, en ayant des allers-retours continuels avec le terrain sur des thématiques précises. Mais aussi pendant la mise en œuvre des projets « artistiques » du 104, cette veille continuelle sur le territoire sera nécessaire pour aider à comprendre et à cadrer certains d’entre eux vis-à-vis des enjeux du quartier. Les thématiques qu’on a cherché à évoquer brièvement à cause des temps très serrés du terrain peuvent investir cette fois dans une manière plus approfondie le projet/les projets du 104 pour qu’il puisse devenir un lieu, de et dans le quartier : la question de son seuil, de sa perception comme espace frontière, sa possible vocation en tant qu’espace public, l’importance symbolique et concrète d’un marché, et d’autres…

Pour prendre un autre exemple, la question des temporalités urbaines de ce quartier, qui se déclinent, d’une manière très complexe mais absolument fascinante, en culturelles, religieuses, symboliques, communautaires, commerciales,… devrait être prise en compte justement dans sa complexité et non d’une manière uniformisante. La notion même de temps pourrait être une thématique à développer au sein des habitants en sachant que les images se forment et se cristallisent à travers un processus fondé sur un concept de temps démultiplié. Le temps assume trois dimensions : la dimension individuelle, qui gère les relations, même mécaniques, de l’espace ; la dimension sociale, dans laquelle la construction imaginaire du lieu prend forme, se diffuse et est partagée par un nombre croissant de personnes et, enfin, la dimension cyclique, celle où le temps est en apparence immobile.

Document-joint
104 Rapport final
(PDF - 1.4 Mo)