"Résidentialisation" est un terme utilisé dans les années 2000 à 2010 dans le domaine de la politique de la ville pour qualifier des actions de requalification des grands ensembles. Ce texte présente une mise en critique de l’utilisation qui en est faite aujourd’hui et de sa standardisation, afin de retrouver les fondements de ce que Philippe Panerai appelait l’Unité résidentielle, à partir de l’expérience réalisée dans le quartier Teisseire à Grenoble : distinguer clairement les espaces publics appartenant à la ville des domaines privés accueillant logements et équipements ; associer à chaque immeuble ou groupe d’immeubles d’habitation une part de terrain enclos constituant pour les habitants le prolongement collectif de leur logement ; et enfin favoriser ainsi une meilleure participation des habitants dans l’aménagement et la gestion de leur espace.
Cet abécédaire explore la transformation urbaine en tant que processus matériel et symbolique, au cours duquel les espaces et les temps sont continuellement imaginés, racontés, négociés et projetés par les personnes qui les habitent, celles qui les conçoivent et celles qui les administrent dans un jeu de contraintes conjoncturelles (matérielles, politiques, économiques, etc.).
Les notions qui composent cet abécédaire ne sont pas toutes d’ores et déjà présentes, elles surgiront à travers une lente construction dans le temps, au fil des années à venir. Chaque mot sera publié indépendamment, comme un tiré à part, sous la forme d’un essai. Leur accumulation produira la fresque d’une période, avec ses questionnements et inquiétudes, lue par un groupe de chercheurs qui ont partagé ou partagent encore, sous des statuts divers et dans des temporalités différentes, un lieu de débat : le Laboratoire Architecture Anthropologie (LAA-LAVUE 7218 CNRS/ENSA Paris-La Villette)
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