
L’étalement urbain, la mobilité accrue et le numérique qui caractérisent notre société, mais aussi des phénomènes comme la COVID-19 ou la montée en puissance des préoccupations écologiques, favorisent une grande diversité des modes de vie au village, ainsi que des imaginaires qui y sont projetés. Les transformations auxquelles sont aujourd’hui soumis les territoires ruraux déclenchent de nouveaux rapports au village : une reconfiguration de l’ensemble des liens, entre habitants et avec le territoire, est à l’œuvre.
A travers une démarche ethnographique, cette thèse vise à questionner les a priori des notions d’appartenance et de village dans le contexte actuel, pour appréhender les transformations en cours vis-à-vis des multiples formes et liens qui composent l’habiter. L’objectif est de saisir tant l’habitabilité que le devenir de ces territoires ruraux à l’ère de l’urbain et de l’hyperconnectivité.
Comment les liens aux lieux se reconfigurent aujourd’hui, et de quelles manières ces processus redéfinissent les appartenances au village ?
La reconfiguration des liens liée à la diversification des pratiques questionne la composition des limites géographiques de nos représentations du village. Les différentes temporalités qu’engagent la mobilité accrue et l’ubiquité numérique interrogent les variations de ces limites dans le temps. Dans une dynamique d’attractivité renouvelée des villages, nous questionnons les diverses lectures et appropriations qui coexistent, émergeant d’imaginaires et de pratiques divergentes, et comment celles-ci reconfigurent les liens au territoire.
Le terrain d’étude se situe dans une intercommunalité rurale de l’Est du Gers, dans laquelle des modes de vie hérités d’un monde rural dialoguent avec ceux d’une société urbaine, renforcés notamment par la proximité à la métropole toulousaine ou par des politiques d’attractivité incitant les urbains à s’installer.