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Recherches

Dispositifs de résistance spatiale à la ville hostile

2021-03-15T16:01:08Z

École Doctorale : ED 395 MCSPP, Université Paris Nanterre, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette
Directeur : Manola Antonioli
Discipline : Architecture, villes et territoires
Date :2018

L’émergence du concept de ville « intelligente » au début des années 2000 a fait suite à une technologisation de la ville et de ses différents espaces, permettant la multiplication d’outils numériques, l’automatisation de la gestion des infrastructures, l’amélioration de la qualité des services urbains, augmentant considérablement le nombre de puces et de capteurs dans l’espace urbain. Parallèlement à cela, le nombre de téléphones « intelligents », d’applications et d’écrans a lui aussi augmenté, multipliant les dispositifs numériques grâce auxquels les utilisateurs sont à même de laisser des traces numériques, des plus banales aux plus intimes et privées, en rapport avec leurs déplacements, leurs transactions et leurs achats en ligne, leur historique internet... Par leur efficacité, toutes ces technologies numériques sont à même de générer de puissants dispositifs de contrôle et de surveillance. Toutefois, cette même efficacité les rend aussi aptes à réinjecter du hasard, de l’imprévu, de l’inattendu et de l’imprévisible au sein de la ville, et à mettre en place, si nécessaire, des dispositifs de lutte, de résistance voire de contre-pouvoir. Pour cela, il faut les voir comme susceptibles de produire des tactiques de guérilla – autrement dit, d’être détournés en vue d’une réappropriation citoyenne de l’espace public. De tels détournements induisent potentiellement la création de nouveaux modes d’existence collectifs qui se pensent et s’inventent quotidiennement autour de nous dans l’espace urbain, et invitent de ce fait, une multiplicité d’acteurs très divers : architectes, artistes, designers, paysagistes, chercheurs, philosophes, sociologues, étudiants, collectifs, citoyens, habitants... Ces structures de résistance s’immiscent dans les espaces délaissés, interstitiels ou décentrés, c’est-à-dire dans tous les lieux « autres » de l’espace urbain. Elles permettent de concevoir et de mettre en pratique d’autres types d’espaces urbains, d’autres façons d’être dans la ville, enracinées dans le faisceau des possibilités citoyennes, politiques, militantes, artistiques, esthétiques et poétiques.