Ce chantier questionne les modes par lesquels la ville a été pensée et se pense encore aujourd’hui au futur. Périodiquement le futur se trouve au centre d’un projet sociétal, et la ville, telle une machine temporelle, serait capable de donner corps à divers modes de projection dans l’avenir.
Ces modes semblent influencés par le développement accéléré des techniques qui souvent se révèleraient être déterminantes dans la transformation urbaine et dans la production d’imaginaires du futur de la ville. Ainsi, l’expansion ferroviaire et l’haussmannisation, la redéfinition des espaces péri-urbains suite au développement de la voiture individuelle, l’expérimentation de la préfabrication et l’évolution des grands ensembles ou encore le développement de l’informatique et la naissance de la ville numérique.
De même d’autres futurs naissent autour de figures utopiques, dystopiques ou uchroniques tant religieuses, qu’économiques, écologiques ou politiques, comme autant d’éléments puissants pour envisager le devenir urbain.
À travers de multiples matériaux, travailler une archéologie de projections de villes permettrait d’identifier ce qui persiste et se modifie entre deux moments historiques, entre un récit et un autre pour en révéler les enjeux. Comment ces persistances et écarts interrogent-ils la manière et le sens dont le futur est investi par les grands récits urbains ?
Une ethnographie du futur, à travers ses représentations et les acteurs concernés (auteurs, décideurs habitants, etc.) permet de comprendre les mécanismes, outils et pratiques à l’œuvre dans la fabrication de l’imaginaire du futur urbain. Quels sont les champs, disciplines, acteurs et locuteurs du futur ? Comment ces imaginaires dialoguent-ils entre eux ?
Dans une perspective anthropologique, ce chantier assume le futur comme un héritage afin de faire émerger les points communs, les écarts, les influences, les différents scenarii selon lesquels la ville a conjugué et conjugue aujourd’hui son avenir.
Coordination : Alessia de Biase