Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’étude inaugurale sur la Cité Frugès réalisée en 1969 par Philippe Boudon, professeur à l’ENSA de Paris-la Villette. Cette première étude montre bien deux aspects toujours actuels pour la compréhension de ce que veut dire habiter la Cité Frugès : d’abord, la nécessité d’une approche interdisciplinaire capable de tenir ensemble plan architectural et dimension sociale, afin de saisir la trame des enjeux liés à l’appropriation et/ou à l’altération de l’espace par les usagers ; ensuite, l’existence d’une cohérence possible entre la conception ouverte de Le Corbusier et les réponses des habitants, en fonction de leurs besoins et de leurs usages.
Bien qu’en résonance avec l’étude de Boudon, le projet Habiter Frugès s’inscrit dans un contexte institutionnel et social très différent. Aujourd’hui, habiter la Cité Frugès demande de dialoguer de façon nouvelle avec les enjeux patrimoniaux - de la ZPPAUP (aujourd’hui Site Patrimonial Remarquable) au Patrimoine mondial de l’UNESCO - qui depuis ont investi le quartier, tout en cherchant en même temps à prendre en compte les changements dans les modes de vie de ses habitants. Comment donc donner « corps » à l’expérience d’habiter une œuvre de Le Corbusier tel les Quartiers Modernes Frugès ? Qu’est-ce que veut dire vivre au quotidien un site du Patrimoine mondial ? Le présupposé sous-jacent à ces questions ne vise pas seulement l’identification et la description des traits constitutifs de cette expérience, mais plutôt à faire de cette même expérience d’habiter l’élément structurant pour la conservation et la gestion patrimoniale de ce bien.
Recherches
Habiter Frugès
Anthropologie d’un site patrimonial
2019-06-15T16:42:05Z
2023-03-20T15:29:11Z
Direction : Alessia de Biase
Équipe : Alice Sotgia, Valeria Volpe et Piero Zanini
Commanditaire : Mairie de Pessac
Partenaires : Fondation Le Corbusier, Unesco, Bordeaux Métropole, Réseau Lieu
Periode : 2019-2020