A propos de l’identification au quartier dans lequel on réside (cf. mon entrée du 13 juin sur Inglewood) : lorsque les représentants des associations activistes qui défendent le droit au logement, les universitaires engagés de l’UCLA, me demandent pour faire la conversation où j’habite, je ressens de la difficulté à dire : Beverly Hills. On me dit "c’est guindé". De toute évidence, cela ne colle pas avec ma recherche. Comme la rédactrice du LA Times, j’habite là, mais je ne fréquente pas les gens qui y habitent - à l’exception d’un ami de longue date, seul point de repère dans la ville avant que je ne vienne m’y installer. J’en arrive donc à me poser la question : "Beverly Hills : It’s where I live, but do I belong ?"
Quels signes comporte le passage entre Beverly Hills et la ville de Los Angeles ? Sur le plan cadastral, les blocs de couleurs indiquent les normes constructives du bâti. Beverly Hills, en tant qu’entité indépendante de la ville, est soumise à une réglementation différente et apparaît en blanc. La rue ne fait pas toujours la limite. Cette dernière coupe curieusement dans la masse du bloc bâti et ceci n’est pas un cas isolé — je ne sais pas ce que cela implique pour les propriétaires de ces lots soumis à deux codes urbains différents, mais dans l’espace public, cela donne des situations visuellement frappantes.
Les voies de circulation sur Burton Way sont séparées par une langue de terre engazonnée. La frontière est visible dans la coupe nette de l’herbe côté BH.
Sur la Third Street, à hauteur du tiers du bloc, les pylônes et les fils électriques disparaissent. Côté BH, ils sont enterrés.
L’entrée sur le territoire de Los Angeles n’est pas signalée. Par contre, les panneaux blancs annoncent clairement les limites de Beverly Hills. Ce manque de symétrie - le passage d’une administration municipale à une autre se fait en général dans les deux sens - équivaut à l’entrée dans une propriété privée. Sous le panneau, les règles de la ville, la plus contraignante consistant en l’interdiction de parquer sa voiture dans les rues résidentielles sans autorisation entre 2h30 et 5h00 du matin. Dans le journal local, Beverly Hills Courier, on apprend que la restriction a été mise en place afin d’éviter le bruit, la saleté et les actes de vandalisme potentiels de fêtards qui se seraient attardés dans les clubs de la ville.