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L’Héritage des tours hertziennes en question :
obsolescence, patrimoine et appropriation au travers du cas de la tour TDF dite « de Romainville »

2025-10-23T13:06:13Z

2025 | Les cahiers de la recherche architecturale et urbaine | Les Infrastructures en temps de crise. Conceptions et recherches à l’aune du dérèglement climatique | n°24

Le xxie siècle est marqué par un « tournant infrastructurel », mais dans l’essor des Infrastructures Studies, presque aucun texte n’est consacré aux tours hertziennes. L’article souhaite ainsi faire un pas en ce sens, en examinant l’enjeu de l’héritage autour de trois dimensions proposées par Fanny Lopez : technique, politique et environnemental. Au travers du cas de la tour TDF dite « de Romainville », construite en 1984 par Claude Vasconi (1940-2009), ces dimensions se déclinent respectivement avec les questions de l’obsolescence, du patrimoine et de l’appropriation monumentale, qui affectent différemment l’architecture et l’infrastructure. Impactés par le progrès technologique qui miniaturise les équipements électroniques, les espaces conçus par Claude Vasconi sont rendus obsolètes, contrevenant au souhait de l’entreprise d’en faire un « monument du xxie siècle ». L’infrastructure quant à elle n’est pas obsolète, car TDF exploite toujours ses plateformes pour d’autres réseaux. Pour l’entreprise, la tour est ainsi un patrimoine immobilier équivalant à un actif financier qui s’oppose à la vision culturelle du patrimoine, qui distingue par ailleurs la tour au travers du label « Architecture contemporaine remarquable ». Une potentielle résolution de cette opposition patrimoniale est étudiée à la lumière d’un patrimoine immatériel technique, comme le montrent les exemples du siège d’Europe 1 à la frontière franco-allemande et du téléport de Ploemeur-Boudou. Enfin, les travaux récents d’écologie politique sur les « communs négatifs » permettent de donner un cadre de réflexion pour faire infléchir la participation de l’infrastructure dans le Capitalocène. Il apparaît alors que l’architecture, par le biais de sa monumentalité, génère de multiples appropriations positives qui participent à la remise en question des imaginaires techniques dont elle est issue.

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