Présentation
Le temps d’une architecture de la « table rase » apparaît bien révolu : le projet d’architecte s’inscrirait désormais dans un lieu, un site, une histoire.
L’architecte des concours internationaux et des monuments sans frontières - mais aussi l’urbaniste des périphéries urbaines et des grands ensembles - se ferait ainsi anthropologue, attentif aux pratiques quotidiennes, aux identités locales, aux contextes culturels.
Les clivages entre architecture vernaculaire et savante, les partitions entre constructions banales et spectaculaires, les distinctions entre tradition et modernité perdraient de leur sens ou du moins inspireraient de nouvelles conceptions et pratiques de l’architecture.
Cette posture d’une architecture « en quête de sens » conduit à rechercher les significations premières du fait « habiter ».
Et c’est peut-être, paradoxalement, l’invention actuelle d’un nouvel habitat vernaculaire tel qu’il tend à marquer la ville contemporaine, qui nous éclaire sur les fondements d’une architecture qui semble vouloir aujourd’hui inscrire la tradition dans la modernité et le singulier dans l’universel.
Dans ce redéploiement possible de l’architecture, la prolifération des musées, à la fois emblèmes de la modernité urbaine et d’un héritage culturel élevé au rang d’impératif universel, semble jouer un rôle particulier. Le Musée, ouvert aux esthétiques contemporaines ou prétendument traditionnelles, ne serait-t-il pas aussi le signe de cette application de l’architecture à vouloir désormais concilier identité territoriale et ouverture au monde ?
PROGRAMME
Lundi 7 Juin 2004
Matin 09h30-13h00
L’habiter dans sa poétique première
Communications : Sophie Clement Charpentier, Michel Collot, Bruno Plisson, Philippe Descola
Table ronde finale animée par Michel Agier, anthropologue, IRD/EHESS
Occuper un lieu, un espace, bâtir, habiter, sont autant de termes qui assignent à l’architecture une diversité de rôles, selon des échelles elles-mêmes très diverses.
Entre l’affirmation de cultures locales et la mondialisation, que signifie à l’échelle du monde, de la biosphère mais aussi de l’histoire, habiter un lieu, un site ?
Après-midi 14h30-18h30
L’invention vernaculaire
Communications :
Philippe Bonnin, Christelle Robin, Emmanuel Désveaux, Arlette Ziegler et Alain Viaro,
Table ronde finale animée par Jean Paul Loubes
Des architectures fondées sur une tradition réinterprétée ou bien inventant de nouvelles formes, en dehors des modèles institutionnels dominants, constituent désormais un fait marquant. Ce mode d’habiter inaugure-t-il de nouvelles façons d’inscrire les constructions et l’habitat dans une histoire locale mais aussi en rapport avec l’environnement naturel ou socio-économique ?
Mardi 8 juin 2004
Matin 09h00-12h30
Le redéploiement de l’architecture
Communications :
Pierre Clément, Lucien Kroll, Franco La Cecla , Jean Paul Loubes
Table ronde finale animée par Henri-Pierre Jeudy
Après une architecture délocalisée, « hors sol », promue par le Mouvement Moderne au nom d’une vision universaliste de l’homme, la question de la re-localisation des projets apparaît de plus en plus à l’ordre du jour. Les formes architecturales semblent prendre en compte le contexte local et les particularismes culturels au nom, parfois, d’une tradition réinterprétée.
Comment ces démarches concilient-t-elles les continuités historiques et l’idée de modernité ?
Comment se nouent les pratiques de l’architecture et le savoir anthropologique ?
Après midi 14h00-17h30
Entre le local et le mondial, l’exemple du musée contemporain
Communications :
Alban Bensa, Christian Coiffier, Henri-Pierre Jeudy,
Table ronde finale animée par Pierre Culand
La prolifération de musées ne saurait procéder seulement de l’évolution de pratiques socio-culturelles. La création de bâtiments destinés à présenter la diversité des œuvres de l’humanité s’inscrit dans les flux des migrations touristiques à l’échelle du monde mais aussi dans des territoires qui affirment leurs identités singulières.
Le Musée, en tant que construction moderne et conservatoire du passé, monument public et lieu familier, jouerait de façon exemplaire sur les multiples échelles spatiales et temporelles que sollicite la ville contemporaine. Le Musée, par-delà ses fonctions socio-éducatives revendiquées, ne serait-il pas un lieu privilégié des recompositions en cours dans une architecture et un urbanisme à la recherche de nouveaux modes d‘habiter la ville ?.
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