Résumé
La ville moderne d’Ulaan-Baatar, morne squelette du rationalisme triomphant construit au XXe siècle sur les lambeaux de l’ancienne ville de toile, Urga, se (re)constitue peu à peu. Elle prend chair parce qu’elle est à nouveau sillonnée, parcourue par la multitude des marcheurs anonymes, parce que dans ses marges, dans sa périphérie s’organisent d’immenses quartiers de yourtes. Ces quartiers ou gervilles renvoient à une autre tradition urbaine, une tradition de meute, d’agglomération d’enclos incisée d’un dédale de chemins et de passages. Un seul gerville subsiste en centre-ville, c’est celui de la colline du quartier Gandan. Dans le contexte Monde, loin des exemples habituels de production d’architectures et de formes urbaines localisées, cet article s’intéresse à la façon dont s’élaborent des cultures spatiales singulières produites par les habitants eux-mêmes. Comment s’articulent la mondialisation et la stabilité de cultures locales qui traversent le temps et se recomposent par-dessus d’autres mondialisations, comme le Mouvement Moderne, leurs schémas et leur vocabulaire.
LIEUX COMMUNS est une publication du laboratoire LAUA de l’ensa Nantes © Les Designers Graphiques, Nantes