
Après une première année consacrée à une présentation générale des perspectives contemporaines de l’écosophie (dans sa version guattarienne) et une deuxième année où nous avons exploré les pensées de la Terre (ses figures écologiques, philosophiques et politiques), nous souhaitons développer un autre aspect des « trois écologie », celui de l’ « écologie mentale », qui est probablement l’une des contributions les plus originales de Félix Guattari à une philosophie de l’écologie. L’intérêt que Guattari porte à l’écologie mentale s’enracine, d’une part, dans sa découverte de l’ « écologie de l’esprit » théorisée par Gregory Bateson (cf. Vers une écologie de l’esprit, Paris, Seuil, t. I, 1977 et t. II, 1980) et, d’autre part, dans ses années de travail à la clinique de La Borde, alors dirigée par Jean Oury, où se pratique depuis 1953 une psychothérapie institutionnelle. Dans Les Trois écologies, Guattari élargit cette approche pour l’étendre à tous les aspects de la vie individuelle et collective, au-delà du seul domaine de la psychothérapie et de la psychanalyse. Indissociable de l’écologie environnementale et de l’écologie sociale, l’écologie mentale devient ainsi une démarche, à la fois théorique et pratique, de souci des relations que nous entretenons avec l’ensemble de nos environnements (hôpital psychiatrique, école, travail, espaces urbains...) et une réflexion sur les bouleversements que notre expérience de l’espace et du temps connaît sous l’influence des dynamiques du CMI (Capitalisme Mondial Intégré) et de la « technosphère ». Le séminaire de cette année se propose ainsi de questionner les différents aspects de cet outil de compréhension et transformation du présent : « À tout moment, en tous lieux, la question de l’écologie mentale peut surgir, par-delà des ensembles bien constitués, dans l’ordre individuel ou collectif » (Les Trois écologies, Paris, Galilée, 1989, p.51).
Lien pour suivre les séances en visio :
https://paris-lavillette-archi.webex.com/paris-lavillette-archi-
fr/j.php ?MTID=md62fa2a471fd174020d2b1d1510243b4
Numéro de la réunion (code d’accès) : 2733 205 4178
Mot de passe de la réunion : 237chU3w9Pv
11 février : Manola Antonioli et Élias Jabre : « Une micropolitique est-elle possible sans macropolitique ? »
4 mars : Carlos Segovia, « Déterritorialisation ou compossibilité ? L’écologie mentale guattarienne et la pensée contemporaine. »
11 mars : Catherine Vallon, « Art des aires et des erres »
18 mars : Livio Boni, « Écosophie gandhienne »
25 mars : Frédéric Baitinger, « Écosophie et opacité »
1er avril : Alexandre Chevremont, « La question du sonore, de l’écologie à la cosmologie : essai d’une compréhension de la crise de l’écoute »
29 avril : Quentin Vergriete, « Cartographies schizoanalytiques et écologie mentale »
6 mai : Anne Querrien « Le vécu de la fin du monde dans la folie, la peinture et l’écologie »
Département de la recherche de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris La Villette (ENSAPLV)
23 rue des Ardennes
75019 Paris
Salle des séminaires ENSAPLV (rez-de-chaussée)
M° Ourcq