
Le projet de recherche « Terrains d’aventure du passé/pour l’avenir (TAPLA) », porté par une équipe pluri-disciplinaire entend établir une archéologie des expériences de terrains d’aventure, des années 1970 à nos jours. Il vise à comprendre l’héritage laissé par ces dispositifs apparus durant la Seconde Guerre mondiale au Danemark et progressivement étendus à différents pays d’Europe, dont la France. Interroger l’héritage de ces espaces d’invention et d’expérimentation de méthodes actives aux carrefours d’innovation pédagogiques multiples, ouvre des perspectives pour repenser les espaces de jeux et la place des enfants dans nos villes et la manière de fabriquer les espaces urbains pour les enfants, mais surtout par les enfants et l’ensemble de leurs usagers. Si les terrains d’aventure peuvent apparaître comme un épisode qui n’aurait pas eu de suite, nous voudrions suggérer, au contraire, que cette expérience se prolonge aujourd’hui, non seulement avec la réouverture de quelques rares terrains d’aventure, mais surtout à travers de nouvelles initiatives comme les abris de loisirs, les jardins partagés, etc. D’autre part, réponses pragmatiques à un contexte socio-spatial en crise, équipements collectifs construits par leurs usagers, instruments d’aménagement temporaire, réversible et peu coûteux, les terrains d’aventure entrent en résonance aujourd’hui avec la recherche, chez les acteurs de la fabrique de la ville contemporaine, de modèles tels que l’urbanisme tactique ou transitoire, voire le do it yourself. Il s’agira ainsi de cerner au mieux, à travers une approche transdisciplinaire, le patrimoine méconnu des terrains d’aventure pour éclairer ce qui est présenté comme de « nouveaux modèles » en les inscrivant dans une généalogie des pratiques de fabrication de l’espace par l’action directe. Dans cette recherche-action, d’une durée de trois ans, dans laquelle dialogueront professionnel·le·s, enseignant·e·s-chercheur·e·s et étudiant·e·s en ENSA, nous chercherons à mettre en avant les legs et l’impact que les terrains d’aventure ont eu sur celles et ceux qui les ont pratiqués (tant enfants qu’adultes) ou les pratiquent encore, ainsi que leurs potentialités dans l’aménagement des espaces urbains futurs.
Le projet s’organise selon deux axes de recherche principaux :
1. Les terrains d’aventure : le jeu comme fabrication de l’espace
1.1. Fabriquer en jouant / jouer en fabriquant
1.2. Co-construire
1.3. Réemploi
1.4. Pouvoir d’agir, risque et et prise d’autonomie
2. Nouvelles formes de pédagogie de plein-air
2.1. Les écoles de plein air franciliennes
2.2. Les « tentatives » d’accueil d’enfants autistes de Fernand Deligny
2.3. Les « écoles dans la nature »
2.4. Les jardins partagés de nos villes d’aujourd’hui
2.5. "L’anti-école" italienne de Global Tools (1973)