Ce workshop fait partie d’une série de rencontres du groupe thématique Public Space and Urban Cultures de l’Association of European Schools of Urban Planning. Le réseau AESOP est engagé dans une réflexion sur les transformations de l’espace public dans les villes européennes, thème sur lequel il a dernièrement publié l’ouvrage Public space and the challenges of urban transformation in Europe. « Becoming Local » est le titre qui a guidé la mise en place de plusieurs workshops à partir de 2013 et qui ont eu lieu dans différentes villes européennes (Bucharest, Vienna, Istanbul). Le workshop « Becoming Local. Transforming spaces, redefining localities » propose un travail de réflexion sur le concept de localité dans l’aménagement urbain contemporain. Cette action s’insère également dans le travail de plusieurs chantiers de réflexion du Laboratoire Architecture Anthropologie, notamment sur les « figures de l’engagement » et sur la notion d’ « habitant ».
À partir d’un questionnement sur les différentes déclinaisons de la notion de « destinataire privilégié » qui est sousentendue à toute opération de projet urbain et architectural, nous proposons d’enquêter les écarts et les rapprochements entre des récits de différents acteurs de la transformation urbaine. Nous considérons en effet que l’entre-temps des mutations urbaines fait surgir des lieux privilégiés d’observation des conflits de légitimité entre « résidents » et « usagers » (par exemple dans les projets modifiant des centralités métropolitaines comme Les Halles et Barbès dans Paris) ou entre « habitants » et les « experts » (comme dans les grands projets de restructuration urbaine entre la Chapelle et la Courneuve au nord-est de la métropole parisienne). Avec l’objectif de questionner la relation entre projet urbain et identité locale et de construire une approche critique des tendances de l’aménagement contemporain, nous avons donc besoin tout d’abord de questionner le mots afin de comprendre qui sont les « locaux » dans les discours sur la ville globale et métropolitaine. De quelles identités urbaines parle-t-on ? Qui sont les habitants d’une rue, d’un quartier, d’une ville ? Quelle est l’échelle de la localité ? Répondre à ces questions implique, pour le planificateur comme pour le chercheur, de réexaminer les catégories de citadin, de citoyen, d’usager, d’habitant et de résident… L’un des enjeux d’un workshop international de ce type est également de confronter les possibles approches méthodologiques qui peuvent être mises en place pour observer cet entre-temps dans différentes situations urbaines, et de travailler sur l’échange de
notions et définitions dans différentes langues. L’appel à participation a été lancé en juin et est ouvert à des chercheurs et praticiens dans le champ des sciences sociales et de l’urbanisme. Nous recevrons en juillet des textes en anglais de 300 mots (accompagnés d’une petite biographie du participant) qui devront répondre à notre appel en proposant des cas d’études internationaux et expliciter la volonté de tester une approche théorique sur les notions proposées. Les personnes sélectionnées présenteront leurs travaux au cours de la conférence publique qui aura lieu le 23. Le programme prévoit également des balades d’exploration de terrains du nord-est parisien le 24 et une journée de workshop le 25 pendant laquelle les chercheurs invités travailleront en groupes sur les notions ayant émergé pendant la conférence. Toutes les communications et tous les échanges seront en langue anglaise. Une première version des travaux sera publiée dans un blog. Après le workshop nous demanderons aux participants de rédiger des articles afin de préparer une publication en 2015.
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