Frontières et mouvements de la ville. Comparaisons internationales en anthropologie urbaine

Séminaire doctoral de 2011 à 2015 à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS)

Présentation

S’interroger sur l’apport des ethnologues et anthropologues à la connaissance des villes ne vise pas à fonder une anthropologie spécialisée. Au contraire il s’agit de partir de l’enquête urbaine des anthropologues pour dire tout ce qui fait la ville (le faire ville de chaque lieu, région, situation ou contexte) et dire ce que la ville fait aux sociétés qui l’inventent. Ainsi la présence de l’anthropologue en ville et son enquête dans et avec la ville, seront interrogées en regardant de près la nécessaire construction d’outils méthodologiques qui lui permettent d’appréhender les processus matériels et immatériels de construction, continuellement négociée, de l’espace. Les processus et les mouvements des citadins, individuels ou collectifs, sont indissociables des limites, et des frontières parfois durcies, dont chaque ville dépend pour se définir comme un tout et définir les parties qui la composent. Les topographies sont variables et changeantes : mosaïque, ghetto, gated communities, campements, sont les mots que semblent croiser ou contredire ceux de réseaux, fluides, monde. Les frontières limitent ou entravent les déplacements ; mais elles sont elles-mêmes touchées, franchies ou déplacées par les mouvements. Toute réflexion qui vise à déconstruire les topographies, matérielles, imaginaires, communautaires, de la ville engage ainsi une autre réflexion sur ce qui reconstruit d’autres frontières, lignes de front ou de rencontres. Il s’agit d’introduire le mouvement dans l’étude des limites de la ville.

Programme 2011-12

15 décembre 2011 : Métabolismes urbains 1 : Ce que la ville produit/recycle :
—  Agnès Jeanjean (Université de Nice) : « Sous la ville »
—  Bénédicte Florin (Université de Tours) : « Les chiffonniers du Caire contre la réforme du système de gestion des déchets : résistances et ajustements d’une communauté marginalisée »

19 janvier 2012 : : Métabolismes urbains 2 : ce que la ville rejette/reçoit
—  Michel Kokoreff (Université Nancy 2) : "Territoires psychotropiques et marges de la ville"
—  Ferdinando Fava (Université de Padoue/LAA) : "La théorie des ordures, la violence de la ville"
—  Virginie Milliot (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) : "Les rebuts de la ville marchande"

16 février 2012 : Métabolismes urbains 3 : Décombres et ruines. Réalités et symboliques de la destruction/reconstruction
—  Anne Raulin (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), "Résilience urbaine : un concept de secours ? "
—  Sophie Brones (Lau, IIAC), "Le chantier urbain : Beyrouth entre destructions, reconstructions et démolitions"
—  Alessia de Biase (LAA-LAVUE), "Démolition vs. disparition : ou de la nécessité de sortir de l’événement"

15 mars 2012 : Ce qui fait ville 1 : Fondation des villes,
—  Brice Gruet (Paris 12/ GGH-TERRES EHESS)" La fondation de Rome au regard de la ville actuelle"
—  Antonella di Trani (IRIS EHESS) "Le ghetto de Venise : usages de l’histoire et transformations dans une ancienne enclave institutionnalisée"

29 mars 2012 : Ce qui fait ville 2 : Faire et défaire la totalité (1)
—  Michel Agier (IRD et EHESS)"La ville comme hologramme. Deux parcours anthropologiques (Lomé, Salvador de Bahia)"
—  Jean-François Coulais (Arts et Métiers ParisTech, CNRS, Le2i, Institut Image) "Des vues aériennes aux villes virtuelles : Perception et signification des nouvelles visibilités calculées"

31 mai 2012 : Ce qui fait ville 3 : Faire et défaire la totalité (2)
—  Paola Berenstein Jacques (Laboratorio Urbano, PPG-AU, UFBA)
—  Philippe Gervais-Lambonny (Mosaiques/LAVUE)

Pour tous les résumés voir le site de l’EHESS