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Les ruines de la patrimonialisation #2 : Thématiques Transversales
Colloque, le 13 et 14 mars 2015 à Paris

2016-05-01T04:42:53Z

Lieu : Cité de l’architecture et du patrimoine, Institut National de l’Histoire de l’Art
Horaire : 13 et 14 mars 2015
Organisateurs : Alessia de Biase (dir.), Margareth Da Silva Pereira (dir.), Rafaël Winter Ribeiro (dir.), Véronique Zamant (dir.), Silvana Ghali
Partenaires : Réseau international de recherche scientifique LIEU, LABEX CAP PATRIMOINE MONDIAL

"Les Ruines de la Patrimonialisation" est un colloque composé de deux rencontres proposant d’entamer une archéologie de territoires patrimonialisés en portant attention aux “ruines” laissées par les processus de labellisation des villes. Ces deux rencontres permettent de mobiliser l’effort de discussion sur ce qui dans les discours et les pratiques patrimoniales est perçu comme « sauvé » tout en étant à la fois ce qui transforme et banalise une économie locale, promeut des destructions de quartiers informels, ou encore transforme radicalement les pratiques. Raconter ce que la labellisation laisse sur les territoires, quels territoires elle produit et donne en héritage, est le sujet de ces rencontres.

Après un premier temps de réflexion ayant eu lieu à Rio de Janeiro en novembre 2014 (voir le site), ce second temps accueille, autour de quatre tables rondes réparties sur les deux journées, des intervenants issus de divers horizons universitaires, institutionnels et géographiques et dont les interventions s’attachent à des thématiques transversales d‘ordre social (le déplacement de populations consécutif à une labellisation, les disputes scientifiques ou politiques qui peuvent survenir face à un objet labellisé…) ou d’ordre spatial (l’usage détourné des objets labellisés, la typologie des paysages culturels…)."

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(English version below)

Depuis deux ou trois décennies le phénomène de patrimonialisation concerne des objets de plus en plus divers à de multiples échelles. Beaucoup d’efforts scientifiques, artistiques, économiques et politiques sont mis en œuvre pour acquérir certains labels - dont celui de patrimoine mondial - qui non seulement influent sur cette possibilité de reconnaissance trans-culturelle, mais ont aussi des effets concrets sur les cultures elles-mêmes. Le nouveau régime de visibilité patrimoniale joue à la fois sur les constructions identitaires, favorise l’accroissement voir l’arrivée du tourisme, influence sensiblement le prix du foncier et aussi le profond changement de la population locale. Certaines pratiques collectives tendent alors à disparaître tandis que d’autres s’instaurent, dans un mouvement qui crée des secousses ou, franchement, les re-signifie.

L’objectif des “Ruines de la Patrimonialisation” est d’entamer une archéologie de territoires patrimonialisés en portant l’attention sur les “ruines” laissées par les processus de labellisation des villes. Cette démarche suppose d’emprunter à l’archéologie sa capacité d’interroger les ruines, qui ne peuvent être lues ou considérées en tant que telles que dans le présent - lieu spécifique où se jouent la reconnaissance du passé et, en puissance, celle du futur.

En considérant que ce sont les survivances lues aujourd’hui qui sont réactivées, c’est dès lors un potentiel enfoui qui est toujours réinventé. Les objets patrimoniaux seront ainsi regardés de manière « rapprochée », pour en extraire les traces d’une quotidienneté qui est en train de se dérouler, qui a été perdue et qui sera.

Cette approche par articulation des échelles renvoie inévitablement à la méthode indiciaire. Il s’agira en effet de faire attention aux détails, matériels et immatériels, qui peuvent nous faire comprendre ce que la labellisation laisse, oublie, abandonne, transforme et engendre.

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Over the last two or three decades the growth of cultural heritage movements concern objects increasingly diverse at multiple scales. Many artistic, economic, political and scientific efforts have been made to acquire some labels - including the world heritage – that not only affect the possibility of cross-cultural recognition, but also has real effects on the cultures themselves. The new regime of visibility on cultural heritage influences on identity construction, favors growth through tourism, significantly influences the price of land and also a profound change in the local population. Some collective practices then tend to disappear while others are established in a movement that creates conflict or, truly, re-signifies them.

The aim of ‘Ruins of the Heritagization’ is to institute an archeology of territories considered as being ‘heritage’ focusing the "ruins" produced by the process of labelling cities. This implies borrowing archeology its ability to interrogate the ruins, which can only be read or considered as such in the present - specific place where the recognition of the past is featured and, potentially, that of the future.

Considering the reminiscents that are read nowadays are the ones reactivated, they have therefore a hidden potential that is always reinvented. Heritage objects will be in consequence, closely regarded to extract traces of an everyday life that takes place, which has been lost and which will be.

This articulated approach of scales inevitably leads back to the index-based method. It consists of paying attention to details, material and immaterial, which can make us understand what the labeling abandons, forgets, transforms and creates.

—  13 mars | Cité de l’architecture et du patrimoine | Salle Anatole de Baudot | Accès 7 avenue Albert de Mun, 75116 Paris | 9h30 - 19h00

—  14 mars | Institut National de l’Histoire de l’Art | Salle Vasari | 2 rue Vivienne, 75002 Paris | 9h30 - 13h00

Adresse éléctronique : ruinespatrimonialisation@gmail.com

Document-joint
Programme
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