Thèmes liés
Actions

Que veut dire habiter Rochebelle ?
Residence ethnographique du 30 mai au 7 juin 2025

2025-05-29T11:56:07Z

Commanditaire : La Clède - Alès
Lieu : Alès
Dates : du 30 mai au 7 juin 2025
Organisatrices : Alessia de Biase, Flavia Pertuso
Equipe :
Alessia de Biase, Valentin Cassagne, Eva-Léna Chaudel, Agathe Chauvel, Romain Curnier, Catherine Deschamps, Claire Durel, Eva Jannez, Lisa Leconte, Paul Lombaert, Romane Muselle, Flavia Pertuso, Mariam Qaffou, Piero Zanini

Ce 2e workshop à Alès, coordonné par le Laboratoire Architecture Anthropologie (UMR LAVUE 7218 CNRS / ENSA Paris-la-Villette), veut contribuer à raconter autrement le quartier de Rochebelle .

La precedente résidence ethographique en 2024 posait la question « Qu’apprend-on de Rochebelle ». L’intention était d’évoquer ce quartier d’Alès en évitant deux écueils : celui d’un déclinisme urbain d’une part, où des forces insurmontables l’assigneraient à la relégation et à l’oubli ; celui, d’autre part, d’une admiration un brin condescendante pour les actes de solidarité, les gestes de bienveillance ou encore les pratiques alternatives. Profitant du temps suspendu de la résidence, il nous a été possible de comprendre qu’il fallait absolument aller au-delà de l’« âge d’or » de la mine car elle enfermait le quartier dans une bulle nostalgique et dans un passé qui nie la valeur du quotidien qui est créé et réinventé chaque jour. À Rochebelle, nous avons observé un entrelac de relations sociales particulièrement dense, qu’il nous a été impossible de percevoir entièrement, mais qui émerge dans les formes institutionnalisées de l’action sociale et associative, comme dans l’informalité animée d’un quotidien en partage. Nous avons titré notre restitution finale « Être là » vue comme une catégorie possible pour saisir l’épaisseur de la vie à Rochebelle, et lui redonner son poids politique. On peut être là par nécessité ou par chance, par opportunité ou par défaut, en partance ou bien pour prendre un nouveau départ. À Rochebelle, celles et ceux qui le souhaitent restent discrets. Mais une main tendue et une parole amicale saisie à la volée invitent à pousser la porte, à effleurer ce qui amène les personnes à se soucier de qui les entourent, par-delà leur situation sociale.

Nous avons décidé de continuer à sonder ce quotidien politique en nous interrogeant en 2025 sur ce que veut dire non pas habiter à Rochelle mais habiter Rochebelle. En effet, habiter un lieu est-il exclusivement une affaire de résidence ? Quels statut plein et entier accorder aux travailleurs, aux bénévoles, aux consommateurs… qui ne résident pas dans le quartier, mais l’animent et sont reconnus comme tel ? A partir de quand et pour quelles raisons ou quelles pratiques une personne devient-elle habitante de Rochebelle ? Faut-il une certaine antériorité dans le quartier ou la fréquentation récente mais régulière d’un lieu bien identifié suffit-elle ? Cette « fréquentation » peut-elle être qualifiée ? Quelle valeur assume-t-elle, pour qui et pour quelles raisons ? Que veut dire et par quoi passe l’expérience d’habiter Rochebelle ?