In-visibilités

Thèmes 2022-2027

La fabrique urbaine, rurale et plus largement la transformation des espaces habités sont génératrices de contradictions entre les intérêts divers et parfois conflictuels de ceux qui y prennent part. Ce chantier s’attache à décrypter les processus de mise en lumière (médiatisations, labellisations, protections, valorisations, normalisations, sécurisations, aseptisations…) des espaces à diverses échelles, des dispositifs, des pratiques et des groupes d’acteurs que des contextes particuliers conduisent sur le devant de la scène. Il sera également l’occasion de s’intéresser aux phénomènes, aux éléments, aux présences invisibles, et de se questionner sur ce qui est volontairement ou accidentellement invisibilisé, effacé, qu’il s’agisse là du matériel ou de l’immatériel, du vivant ou du non-vivant.
Notre travail collectif s’attachera ainsi à éclairer le visible et l’invisible, le visibilisé et l’invisibilisé (choisis ou subis), les dits et les non-dits, dans leurs dimensions anthropologique et politique. Questionner ce qui est donné à voir et ce qui est oblitéré, interroger la normalisation d’une visibilité supposée positive, participe d’une remise en débat des rapports de pouvoir, des inégalités sociales et spatiales, des précarités économiques et culturelles, des traces et des marques laissées par les groupes sociaux, de leur choix mémoriels, etc. Cela permet, à travers un travail sur les représentations, les récits et les actes, individuels et collectifs, spontanés ou institutionnalisés, d’interroger les normes, les mécanismes, les dispositifs, les processus et les instruments par lesquels on in-visibilise des sujets ainsi que des pratiques et des lieux.

Coordination : Joffrey Paillard, Anne-Claire Vallet